Les bénéfices de la nicotine : mythe ou réalité ?

Les bénéfices de la nicotine : mythe ou réalité ?

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Pourtant, la science nuance cette vision : si elle est bien responsable de l’addiction au tabac, elle n’est pas directement responsable des maladies mortelles liées à la cigarette.

De plus en plus d’études s’intéressent à ses effets potentiellement bénéfiques, notamment sur la cognition et certaines pathologies. Alors, mythe ou réalité ?

Qu’est-ce que la nicotine ?

La nicotine est un alcaloïde naturel, présent dans le tabac mais aussi dans d’autres plantes comme la tomate, l’aubergine ou la pomme de terre.
Lorsqu’elle est absorbée (par la cigarette ou le vapotage), elle agit rapidement sur le cerveau :

  • activation des récepteurs nicotiniques,

  • libération de dopamine,

  • stimulation du circuit de la récompense.

C’est ce mécanisme qui explique son fort pouvoir addictif.
En revanche, les maladies liées au tabac proviennent surtout de la combustion (goudrons, monoxyde de carbone, particules fines), pas de la nicotine elle-même.

Comme le disait le chercheur britannique Michael Russell dès 1976 :

“Les gens fument pour la nicotine, mais ils meurent du goudron.”

Que dit la science sur ses effets positifs ?

Plusieurs études indépendantes ont exploré des usages médicaux de la nicotine, souvent administrée via des patchs ou des gommes :

  • Colite ulcéreuse (1994) : près de 49 % des patients traités par patch de nicotine ont connu une rémission, contre 24 % sous placebo.

  • TDAH adulte (1996) : amélioration de l’attention, du temps de réaction et de la concentration.

  • Mémoire et cognition (2001-2012) : bénéfices sur l’attention visuelle, le traitement de l’information et la mémoire de travail ; chez des sujets âgés, amélioration mesurée des troubles cognitifs légers.

Ces résultats suggèrent que la nicotine pourrait avoir un rôle stimulant sur la concentration, la mémoire et certaines fonctions cognitives.

Des limites importantes

Ces recherches restent toutefois limitées :

  • peu de participants,

  • durées courtes (moins de 6 mois),

  • populations spécifiques (patients déjà malades, non-fumeurs, personnes âgées).

En clair : les données sont prometteuses mais pas suffisantes pour conclure que la nicotine est bénéfique en usage courant.

Une molécule à double visage

Des recherches récentes montrent que la nicotine seule ne suffit pas à expliquer certains effets observés.
Par exemple, une étude japonaise (2025) sur les maladies inflammatoires de l’intestin suggère que ce serait plutôt la modulation du microbiote par le tabac (et non la nicotine seule) qui expliquerait certains effets “protecteurs” sur la colite ulcéreuse.

Ainsi, la nicotine reste une molécule mal comprise, à la fois addictive et potentiellement utile dans des contextes précis.

Conclusion

La nicotine n’est pas responsable des cancers liés au tabac, mais elle entretient une forte dépendance.
Si certaines études montrent des bénéfices cognitifs ou thérapeutiques dans des cas spécifiques, la science en est encore au stade exploratoire.

La nicotine doit être considérée comme une molécule pharmacologique distincte du tabac fumé : ni miracle, ni poison absolu, mais un composé complexe qui mérite d’être étudié avec rigueur.

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